Détresse

 

 

Une chape de plomb emprisonne mon âme.

Mes yeux désabusés regardent fixement

Le décor familier, le foyer clair, la flamme

Qui s’étire et me nargue avec un air dément...

 

Mon cœur est un poids lourd qu’il faudrait écraser ;

Et je crierais de joie... ou de douleur, qu’importe ;

La meute désormais pourrait le piétiner :

Elle s’acharnerait sur une chose morte...

 

Et le calvaire est long, et lente, l’agonie...

Mes mains sont lasses de n’étreindre que du vent.

 

Cependant, malgré tout, du côté de la vie

Ne faut-il pas, Seigneur, que j’aille en souriant ?

 

 

 

Berthe MOLLE, Poèmes en gris,

coll. « Les Cahiers de la Tour de Babel »,

Éditions du CELF, 1962.

 

 

 

 

 

 

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