Les trois sœurs
Trois sœurs, filles du ciel, feront vibrer ma lyre :
Elles forment ensemble un groupe harmonieux.
L’une est sereine et grave, et, d’en bas, semble lire
Dans un livre invisible, ouvert au fond des deux.
Aux lèvres de sa sœur brille un divin sourire :
Son cœur vers l’avenir s’élance, ambitieux ;
Des biens, qu’aucun langage humain ne peut décrire,
Sont présents à son âme et voilés à ses yeux.
La troisième a pour tous des bontés infinies,
Tous ses pas sont marqués par des œuvres bénies ;
Aimer, plaindre, guérir, voilà sa volupté.
Pour elle, l’homme et Dieu gardent leur préférence.
La première est la Foi, sa sœur est l’Espérance,
Leur compagne immortelle a nom la Charité.
Édouard MONOD.
Paru dans L’Année des poètes en 1891.