Monarque de l’univers...
Monarque de l’univers,
Dont les ouvrages divers
Éblouissent la paupière,
Dont les astres radieux
Tracent le nom glorieux
Avec l’or de leur lumière.
Toi qui du ciel vaste et pur
Traças la courbe d’azur
Où l’astre du jour flamboie,
Et qui par ta volonté
Déroulas l’immensité
Où notre regard se noie.
Ô toi qui créas les mers,
Qui des abîmes amers
Limitas l’humide empire,
Qui mis dans leur profondeur
Un reflet de ta grandeur,
Vers qui toute âme soupire.
Toi qui sur l’humain séjour,
Dans ton ineffable amour,
Fis l’admirable nature,
Les prés, les vallons, les eaux,
Les bois, les riants côteaux
Offrant leur riche peinture.
Ô toi qui de l’univers
Peuplas les climats divers
Et qui sous les pieds de l’homme
Semas les fruits, les blés d’or,
De tant de dons le trésor,
Dieu que toute lèvre nomme.
Ô toi que dans ses concerts
Exalte l’oiseau des airs,
L’océan, le mont superbe,
La foudre avec l’aquilon,
Comme l’arbre du vallon,
Et l’insecte et le brin d’herbe.
Accueille le chant vainqueur
Que t’adresse notre cœur
Rempli de reconnaissance.
C’est dans ce jour solennel
Où ton Fils quitta le ciel.
Nous célébrons sa naissance.
Oh ! que dans cet heureux jour
Nos cantiques, Dieu d’amour,
Retentissent à ta gloire,
Ô jour, ô sort fortuné,
Où notre Sauveur est né,
Que tout fête sa mémoire.
Que de nos terrestres bords
Nos plus éclatants accords
S’élèvent au divin trône,
Et que notre hymne joyeux
Monte de la terre aux cieux
Et dans leurs échos résonne.
Éclatez, ô saints transports !
Mêlons nos voix aux accords
De ces hymnes magnifiques
Que les anges dans le ciel
Font monter vers l’Éternel,
Répondons par nos cantiques.
Exaltons le Saint des Saints.
Nul ne connaît ses desseins,
Son amour et sa clémence.
De ce Dieu de charité
L’inépuisable bonté
Est un Océan immense.
Alfred MONTVAILLANT,
Roses de Saron, 1905.