Plein d’un ineffable mystère...
Plein d’un ineffable mystère,
Il est un jour délicieux
Où plus d’azur pare les cieux
Qui semblent sourire à la terre.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
Quel feu pur dans les cœurs s’allume ?
Dans l’air vibrant de doux accords.
Débordants de joyeux transports,
Les cœurs perdent leur amertume.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
De venir au temple on s’empresse,
Quel enthousiasme pieux !
La cloche aux sons religieux
A fait envoler la tristesse.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
À le célébrer tout s’apprête,
Les fronts rayonnent de bonheur,
Plus de deuils et plus de douleur,
Le tombeau prend un air de fête.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
C’est le beau jour de ta naissance,
Ô Jésus, bien-aimé Sauveur.
À Dieu ton peuple adorateur
Témoigne sa reconnaissance.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
Ô toi dont la grandeur suprême
Revêtit notre humanité,
Tu nais pour l’immortalité,
Fils du Ciel, issu de Dieu même.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
Chérubins, séraphins, archanges,
Entonnez des chants solennels.
Et vous, ô bienheureux mortels,
Mêlez vos voix à leurs louanges.
Ce jour béni par l’Éternel
Est le tien, ô jour de Noël.
Alfred MONTVAILLANT,
Roses de Saron, 1905.