Désir

 

 

Heureux oiseaux ! qui donc, au lever de l’aurore,

Vous inspire vos chants et vos refrains joyeux ?

Qui peut faire jaillir de votre voix sonore

            Ces sons harmonieux ?

 

C’est ce Dieu tout-puissant, l’auteur de la nature,

Ce Dieu de tous les temps, comme de tous les lieux,

Ce Dieu, source de biens et de vérité pure,

            Dont le trône est aux cieux !

 

C’est pour chanter ce Dieu que, penchés sur l’abîme,

Ou perdus dans la nue, ou cachés dans les bois,

Vous entonnez parfois ce cantique sublime

            Au roi de tous les rois !

 

C’est pour chanter ce Dieu dans l’ombre et le mystère,

Qu’avec autant d’amour et de soins accomplis,

Vous élevez chaque an sur la verte bruyère

            Ces berceaux si jolis !

 

Dites-moi, dites-moi, quand, des champs de lumière,

Un regard quelquefois s’échappe de vos yeux,

Pourquoi ne vient-il pas à cette humble poussière

            Apporter vos adieux ?

 

Heureux, heureux oiseaux ! inconnus et sans guide,

Vous pouvez parcourir en paix l’immensité !

Vous pouvez sillonner de votre aile rapide

            Ces champs de liberté !

 

Vous pouvez de plein vol abandonner la terre,

Et près de Jéhovah fixant votre séjour,

Lui présenter en paix votre vœu solitaire

            Et vos hymnes d’amour !

 

Quand pourrai-je, avec vous m’élevant sur la nue,

Aller aussi goûter ce céleste bonheur ?

Quand pourrai-je, ô mon Dieu ! m’enivrer de ta vue

            Dans ton sein protecteur ?

 

 

 

Bénédict MOR.

 

Paru dans L’Austrasie,

revue du Nord-Est de la France

en 1837.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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