Jeanne d’Arc des plaines

 

 

Elle vient de surgir au sommet de la butte,

Parmi les beaux rosiers aux fleurs couleur de sang,

Et retient sans effort son cheval frémissant,

Encor tout enflammé de l’ardeur de la lutte.

 

La troupe, recouvrant sa vaillance, culbute

L’oppresseur étranger, jusque-là tout-puissant,

Qui, pillard et cruel, depuis près de quinze ans,

Torturait le pays sous sa poigne de brute.

 

Mais Jeanne est sourde aux cris des siens victorieux.

Debout dans l’étrier, le regard vers les Cieux,

Elle semble déjà prête à quitter la Terre.

 

Le glaive, dans sa main, prend l’aspect d’une croix :

C’est toujours Jeanne d’Arc la Pucelle Guerrière,

Mais c’est aussi la sainte attentive à ses Voix !

 

 

 

Léonidas MORIN.

 

Recueilli dans Voix des Poètes, Montréal, 1945.

 

 

 

NOTE : Ce poème a été composé pour l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc au parc qui lui est dédié à Québec, sur les Plaines d’Abraham. Le texte resta gravé un certain temps sur le monument. Pour des raisons qui nous sont inconnues, il n’y figure plus.

 

 

 

 

 

 

 

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