Pâques
Sur le calendrier tragique
Où chaque jour est teint de sang
S’épanouit, rose magique,
Le simple nom éblouissant.
Il dit l’harmonie immuable
De l’avril, unique vainqueur,
La sève courant dans l’érable,
L’espoir frémissant dans le cœur ;
Il dit la détente profonde
Après l’hiver fourbe et chagrin,
Neuve transparence de l’onde,
Splendeur nouvelle du jardin...
Mais, si bref, si grand, ce nom clame
Avant tout : Résurrection,
Victoire, sur le corps, de l’âme,
Ultime initiation.
1915
Paul MORIN,
Poèmes de cendre et d’or, 1922.