Sonnet

 

 

Quand Jésus sur la croix s’offrit en sacrifice,

Quand il pencha vers toi son regard plein d’amour,

Quand tu le vis en proie au plus affreux supplice,

Bonne mère, dis-moi ta douleur en ce jour !

 

La mort n’est-elle pas la plus grande injustice,

Quand elle vient ravir, sans espoir de retour,

Un fils chéri qui, pur de fraude et d’artifice,

Pratiqua la vertu, la chanta tour à tour ?

 

Ah ! si tu partageas nos maux sur cette terre,

Si tu versas des pleurs au sommet du Calvaire,

Puissante maintenant au sein de tes splendeurs,

 

Lorsque la Parque vient, avec sa faulx cruelle,

Arracher un enfant sous l’aile maternelle,

Tu compatis encore aux humaines douleurs !...

 

 

 

Louis et Élise MOURIÈS.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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