Vanité de la gloire

 

 

Un enclos broussailleux... une dalle, un tombeau !

Dans le soir, un oiseau, dont noir est le plumage,

Le survole en offrant son lugubre ramage

Aux Mêmes d’un talent, dont s’éteint le flambeau...

 

Ô Génie enflammé, n’es-tu donc qu’un lambeau ‘ ?

Hier, un peuple entier venait Te rendre hommage,

Et si la nuit des ans nous voile Ton image,

Ton passé glorieux deviendrait-il moins beau ?

 

Notre lyre, à l’oubli, trop souvent est encline,

Le renom, par degrés, s’atténue et décline,

Le souvenir languit comme un soleil de deuil...

 

N’êtes-vous ? Toi Vertu, Toi Mérite et Toi Gloire,

Qu’un feu follet mourant dès qu’il atteint le seuil

D’un vague tumulus fléché d’une croix noire !

 

 

 

Louis MOURIER.

 

Recueilli dans Le blason des poètes, Anthologie

du Syndicat des Journalistes et Écrivains,

établie par Maurice Delorme,

Éditions de la Revue moderne, 1965.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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