Sursum

 

 

Nature, qu’il est faux qu’avons mêmes destins !

Comme ils ne sont pas miens, ta gloire ou ton décombre,

Tes plaines, tes forêts, ni tes soirs gonflés d’ombre,

Ni l’orgueil qui flamboie et crie en tes matins !

 

Des saisons et des jours contempler l’ordonnance,

Il n’est point là remède efficace à nos maux ;

Traître qui, se flattant de suivre tes travaux,

Greffe sur la douleur sa pédante ignorance !

 

Fier et cruel ailleurs ! ô lumière ! oh ! si loin !

Je partirai, tendu d’un intrépide soin,

Cherchant la catastrophe où jaillisse ma joie.

 

Périsse l’Univers si l’Amour est vainqueur !

Ce n’est pas le soleil qui nous montre la voie,

Et qu’importe la nuit s’il fait clair en mon cœur.

 

 

 

Vincent MUSELLI.

 

Recueilli dans Poètes contemporains :

Anthologie de 1900 à nos jours,

Firmin-Didot, 1938.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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