Consolation
Ceux qui laissent faire le bon Dieu
Et toujours en lui ont espoir,
Dieu les garde étonnamment
Malgré malheur et tristesse.
Ceux qui se fient au Très-haut,
N’ont pas bâti sur du sable.
Que nous servent les lourds soucis ?
Que nous servent pleurs et tourments ?
Que nous sert de nous lamenter
Chaque matin sur notre gêne ?
La tristesse ne fait qu’accroître
Notre croix et notre souffrance.
Qu’on veuille se tenir tranquille
Et soit en soi-même content,
Comme Dieu le veut en sa grâce
Et le dicte sa toute science.
Dieu qui nous a lui élus
Sait fort bien tout ce qui nous manque.
Il sait les vraies heures de joies,
Il connaît bien l’heure opportune,
Pour peu qu’il nous ait trouvés
Fidèles et sans hypocrisie.
Dieu vient, sans nous prévenir,
Et nous fait advenir grand bien.
Georg NEUMARK.
Recueilli dans Anthologie bilingue
de la poésie allemande,
Gallimard, 1993.