Botticelli et Savonarole

 

 

L’Olympe printanier né de ses doux pinceaux,

Les nymphes de Diane et l’Anadyomène,

Il les sacrifia dans la sainte semaine,

Et le bûcher public en mêla les morceaux.

 

Le Prophète prêchant l’esprit des temps nouveaux

Troublait ce cœur d’artiste et de catéchumène,

L’exaltait de folie austère et surhumaine

Et le purifiait par des rêves plus beaux.

 

Tu fus heureux, Sandro ! Dieu t’accorda la grâce

De rencontrer un Saint et de suivre sa trace ;

Par lui tu t’enivras des pleurs du repentir ;

 

Et tu restas fidèle à la grande parole,

Alors que ta Florence, oublieuse et frivole,

Laissait jeter au vent les cendres du martyr.

 

 

 

Pierre de NOLHAC.

 

 

 

 

 

 

 

 

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