Madone de Botticelli

 

 

La Madone que peint Sandro Botticelli

Médite l’avenir sous l’or de l’auréole

Et répand, dans le groupe où son rêve l’isole,

Le défaillant parfum qu’exhale un lys pâli.

 

Car l’Enfant souffrira, l’Enfant doux et joli

Que les anges penchés bercent de leur parole,

Et le peintre chrétien qu’aima Savonarole

Sur le front de la Mère en a marqué le pli.

 

Il l’a faite semblable aux filles de la terre ;

Mais son regard révèle un plus profond mystère,

L’amour qui la tourmente est autre que le leur,

 

Puisqu’elle doit porter, élue entre les femmes,

Le poids de tout leur deuil et de toutes leurs âmes

Et la douleur du monde unie à sa douleur.

 

 

 

Pierre de NOLHAC,

Poèmes de France et d’Italie.

 

Recueilli dans Rosa mystica :

Les poètes de la Vierge,

du XVe au XXe siècle, s. d.

 

 

 

 

 

 

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