La prière

 

ORAISON DOMINICALE

 

 

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux,

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux ;

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface ;

Ta parole féconde a semé dans l’espace,

Ces mondes, ces soleils qui, dans leur vaste cours,

Dispensent aux mortels, et les nuits et les jours.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace,

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

Que ton nom toujours saint retentisse en tous lieux,

Que ton nom toujours saint soit l’objet de nos vœux ;

Ô peuples que sa voix dispersa sur la terre,

Chantez, chantez le Dieu qui commande au tonnerre ;

Qu’on chante Jéhovah, de l’aurore au couchant,

Qu’on chante Jéhovah, du couchant au levant.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace,

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

De ton règne sur nous, établis la douceur,

Avec lui fleuriront la paix et le bonheur ;

Le Seigneur va venir, que la terre applaudisse,

Il va faire, sur nous, descendre sa justice ;

Le Seigneur va venir, adorons le Seigneur,

Que toujours sa justice habite en notre cœur.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

Tu dis ; le ciel tremblant a reconnu son Roi,

Et les anges là haut, s’abyment devant toi ;

Qu’ainsi ta volonté sur terre s’accomplisse,

Que toute créature ici bas t’obéisse,

Pour qu’elle chante un jour, dans un divin transport,

De respect et d’amour un éternel accord.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

Ta paternelle main protège tes enfants,

La manne du désert nourrit leurs faibles ans,

Et ton Christ, chaque jour, immortelle victime,

Du cœur qui vit aux Cieux soutient l’essor sublime ;

Qu’ainsi mon âme, ô Dieu, s’envole dans ta paix,

Et qu’au sein d’Abraham, elle vive à jamais.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

Aux hommes de César, mon cœur a pardonné,

Et ma bouche a béni leur trait empoisonné ;

J’ai dit : que le soleil épargne leurs ombrages,

La lune de leurs bois argente les feuillages ;

Et du haut de Sion, j’entendais une voix :

« À celui qui pardonne, on pardonne deux fois. »

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

À de trompeurs attraits, si je devais céder,

Aux pieds des faux Dieux, si j’allais m’abaisser,

Seigneur, que votre main soutienne ma faiblesse,

De mon corps fléchissant, qu’elle écarte l’ivresse.

Sous les flots agités, montrez-moi le récif,

Sur les flots agités, conduisez mon esquif.

 

Tout est immense en toi, devant toi tout s’efface,

Ô père tout puissant qui règnes dans les cieux ;

Toi seul as suspendu ces mondes dans l’espace

Toi seul es éternel, rien n’est grand à tes yeux.

 

                                                                        Montréal, 3 Août 1842.

 

 

Louis-Auguste OLIVIER.

 

Paru dans Les Mélanges religieux en 1842.

 

Recueilli dans Les textes poétiques du Canada français,

vol. IV, Fides, 1991.

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net