Aux enfants
Enfants, quand au soleil qui sourit à la terre
Vous promenez vos pas dans les bois, dans les champs
Où tout est harmonie, enivrement, mystère,
Sérénité, rayon, paix, amour et doux chants,
Ne troublez pas l’oiseau, dans son nid solitaire,
Qui couvre ses petits de ses soins si touchants ;
Laissez l’active abeille à son miel salutaire,
Et le gai papillon à ses riants penchants ;
Laissez l’humble fourmi traîner son brin de paille,
Ne brisez pas l’épi dont le germe tressaille
Au rayon fécondant qui descend du ciel bleu ;
N’effleurez pas des fleurs la brillante corolle,
Gardez pour l’indigent votre pieuse obole,
Enfants, et vous serez les amis du bon Dieu.
Louis OPPEPIN.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.