Le roi notre maître
Invention d’un bizarre artifice,
Il est un roi qui flâne dans la rue,
Roi d’alcool, de tabac et de dague,
Enclin à la licence et au tumulte ;
Autocrate têtu qui fait office
Sur cette terre de funeste plaie,
Prince à jamais d’une acerbe mémoire,
Qui a mené Jésus jusqu’au supplice ;
Sultan n’endurant point le frein des lois,
Et de qui l’injustice est sans appel ;
Souverain que Satan oint de son soufre ;
Tzar tricolore – indien, blanc ou nègre –
Qui gouverne le sol américain
Et a pour nom : le Peuple Souverain.
Felipe PARDO Y ALIAGA.
Traduit par Mathilde Pomès.
Recueilli dans Anthologie de la poésie ibéro-américaine,
Choix, introduction et notes de Federico de Onis,
Collection UNESCO d’œuvres représentatives, 1956.