L’étoile matinière
Lorsque ses sœurs ont fui, seule elle brille encore ;
Or, belle, scintillant à l’horizon lointain,
Elle reste et sourit jusqu’à l’heure où l’aurore
Projette sur la terre un éclat incertain.
Il est, en notre cœur, une étoile pareille,
Versant jusqu’à la fin ses consolants rayons ;
Sereine elle se lève, et demeure vermeille
Quand plus rien ne survit de nos illusions...
Elle luit jusqu’à l’heure où point l’autre existence ;
Car, peur nous rassurer sur notre ultime sort,
Cette étoile du cœur ayant nom Espérance,
Scintille et nous sourit jusqu’aux bras de la mort.
Timothée PARET.
Quinze ans de poésie française à travers le monde,
Anthologie internationale,
textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,
France Universelle, 1927.