Le premier vendredi...

 

 

Le premier vendredi de chaque mois, le Bourg

S’emplit de mendiants, impropres au labour,

Infirmes, loqueteux, pauvres quêteurs de croûtes,

Qui traînent leur béquille et leur sac par les routes.

Ma mère (je la vois une écuelle à la main)

Les range dans la cour qui borde le chemin,

Puise dans les deux parts de l’aumône, en donne une

Aux étrangers, une autre à ceux de la commune,

S’informe d’un enfant, d’un malade, en breton,

– Car elle connaît tous les pauvres du canton, –

Puis, comme un bon génie aimé dans les chaumières,

Rentre, bénie avec des vœux et des prières.

 

Si les jours ont gardé leurs noms au Paradis,

Ma mère, le Bon Dieu compte tes vendredis.

 

 

 

Jos PARKER, Sous les chênes.

 

 

 

 

 

 

 

 

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