Le livre de grand-mère

 

 

Dans les feuillets jaunis d’un bien antique livre,

       Mon aïeule posait le doigt ;

Et son suave accent nous invitait à suivre

       Le sacré texte de la foi.

 

Ensuite elle appelait les petits les plus sages,

       Et se penchaient des fronts heureux :

Les beaux anges, les saints des pieuses images

       Lentement passaient sous nos yeux.

 

Le livre est là, sa teinte est seulement pâlie,

Mais, sur son dur chevet, la mort qui tous rallie

       Coucha l’aïeule pour jamais.

 

Toujours agenouillés, les hôtes de la Bible

Me semblent maintenant une image paisible

       De l’âme douce que j’aimais.

 

 

Blanche PASSANT.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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