L’Angelus
(Tableau de J.-F. MILLET.)
L’homme de la glèbe est tout à l’ouvrage,
Et sa femme l’aide en la plaine, bien
Que ce soit un dur labeur que le sien.
Tous deux ont la foi, tous deux le courage.
Ils savent qu’ils n’ont que le labourage
Pour gagner leur vie, et qu’un bon chrétien
Doit bénir sa tâche et faire le bien
Pour voir plus tard Dieu, que l’impie outrage...
Mais voici, soudain, qu’on entend le son,
Partant du clocher svelte à l’horizon,
Du doux Angelus, en fin de journée.
Aussitôt ce son pieux arrivé,
Elle et lui, debout, la tête inclinée,
Élevant leur cœur, disent un Ave !
Victor PATARD.
Paru dans L’Année des poètes en 1890.