Voyez dans l’espace
Voyez dans l’espace
L’Étoile qui luit
Et l’Ange qui passe
Suivi d’un grand bruit
Puis le ciel qui nous crie
Que le fils de Marie
Dans une bergerie
Est né cette nuit.
Peuple des bourgades
Tous de grand matin
Battez des aubades
Vibrantes au lointain
D’une voix solennelle
Raffinez-vos appels
Publiez la nouvelle
De ce beau festin.
Filles des montagnes
Pâtres des coteaux
Quittez vos campagnes
Laissez vos troupeaux
Les Concerts angéliques
Aux accords magnifiques
Unissent leurs cantiques
À vos chalumeaux.
Au son des musettes
Au bruit du hautbois
En ce jour de fête
Ranimez vos voix
Pour vous plus de tristesse
Dans vos chants d’allégresse
Charmez la tendresse
De ce Roi des rois.
Que chaque bergère
Au nouvel enfant
Se hâte de faire
Son pieux présent
De ce maître admirable
Voyez la face aimable
Couché dans une étable
Oh ! qu’il est charmant.
L’onde qui restaure
La fleur des jardins
Le soleil qui dore
La cime des pins
Le nuage qui passe
En brillant dans l’espace
Sont moins riches de grâce
Que ses traits divins.
Mages d’Arménie
Tombez à genoux
Le fils de Marie
Est plus grand que vous
Au jour de sa naissance
Exaltons l’indigence
Qui cache sa puissance
En s’offrant à nous.
L. PÉLADON, Recueil de Noëls
et Dialogues français et provençaux, 1853.
Recueilli dans La grande et belle bible des Noëls anciens,
par Henry Poulaille, Albin Michel, 1951.