Aveu

 

 

Je ne t’ai jamais dit assez combien j’aimais

Ta parole éloquente et ta grâce infinie.

Je ne t’ai jamais dit combien tu me charmais ;

Combien ta voix avait d’attrait et d’harmonie.

 

Je ne t’ai jamais dit mon fol enivrement,

Ni l’adoration de mon âme en délire,

Quand vers moi tu venais... ou passais seulement

Près de moi, sans un mot, mais avec un sourire.

 

Je ne t'ai jamais dit, non jamais tu n'as su

Combien je te trouvais au-dessus de ma vie.

Et toi, humble, jamais tu ne t’es aperçu

De ma dévotion à ton culte asservie.

 

Je ne t’ai jamais dit combien tu m’exaltais.

L’excès d’amour a-t-il une pudeur farouche ?

Souffle-t-il sur sa flamme ?... Eh, bien oui !... je sentais

Qu’il éteignait le feu de mon cœur sur ma bouche.

 

Muette, devant toi, souvent je t’admirais ;

Muette, devant toi, j’écoutais ta parole ;

Muette, devant toi, de toi je m'enivrais,

En apparence sage, en réalité folle.

 

M’entends-tu ?... Dans le monde où tu vis, entends-tu

Mon aveu ?... Me vois-tu tout à coup dévoilée ?...

Dieu me pardonne-t-il, Lui, la pure vertu,

De m’être devant toi, sans pudeur révélée ?...

 

 

 

Léocadie HERSENT-PENQUER.

 

 

 

 

 

 

 

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