Après le « Grand Soir »

 

 

Quand rien ne sera plus des sociétés pourries

Où nous agonisons ; quand on aura brûlé,

Depuis les parlements jusqu’aux gendarmeries,

Tout l’édifice ancien chaque jour ébranlé ;

 

Quand des « Princes » iront parmi les railleries,

Tendant la main, couchant sous un pont écroulé ;

Quand on verra « Crésus », employé des voiries,

Parmi les balayeurs être immatriculé ;

 

Quand, du lointain Oural aux flots de l’Atlantique,

Il ne restera rien, rien de l’Europe antique,

Rien des trônes, et des pouvoirs, et des autels,

 

Les hommes n’auront pas rapproché de leurs lèvres

La coupe du bonheur, où se calment les fièvres,

Et souffriront toujours de leurs maux immortels.

 

 

 

Gabriel de PIMODAN, Les Sonnets de Pimodan.

 

 

 

 

 

 

 

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