Joie d’Éphèse

 

 

Éphèse ce soir, Vierge très aimée,

Chante d’une voix dans son grand port bleu

Votre gloire unique enfin proclamée :

Vous êtes vraiment la Mère de Dieu.

 

Les cœurs soulagés clament leur prière,

Oui, comme autrefois ils pourront encor

Vénérer tout haut, comme Vierge et Mère

Celle qui sourit dans l’icone d’or.

 

                                   *

 

Ô Vierge, voici nos cœurs aujourd’hui,

Nos cœurs miséreux qui tressaillent d’aise ;

Ô Vierge, voici nos cœurs aujourd’hui

Tout illuminés comme au soir d’Éphèse

Tandis que descend lentement la nuit.

 

Ils viennent chanter le très pur mystère

Qu’en ce jour d’amour Dieu nous révéla ;

Ils viennent chanter le très pur mystère

Et le grand bonheur de savoir cela :

Éternellement vous êtes Sa mère.

 

Daignent vos regards lire dans nos yeux

L’immense besoin de vous, Notre Dame,

Daignent vos regards lire dans nos yeux

Ce qui manquerait à nos pauvres âmes

Si vous n’étiez pas la Mère de Dieu.

 

Un jour pour répondre à l’appel divin

Qui chantait en nous, d’une voix plus douce

Que le chant léger de l’eau sur la mousse,

Un jour pour répondre à l’appel divin

Nous avons causé de bien grands chagrins.

 

Nous avons un jour quitté notre mère,

Nous sommes partis, le cœur tout serré

Mais sans retourner la tête en arrière,

Nous avons un jour quitté notre mère

En faisant semblant de ne pas pleurer.

 

Laissez-moi ce soir, tout bas vous le dire,

Je crois que sans vous, Mère de Jésus,

Sans le clair reflet de votre sourire,

Laissez-moi ce soir, tout bas vous le dire,

Je crois que sans vous nous n’aurions pas su.

 

 

 

J. de PONTCHARRA, S. J.

 

Paru dans la revue Marie

en mai-juin 1950.

 

 

 

 

 

 

 

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