La Mère de douleur

 

 

Vous fûtes pour les uns, attentive et charmée,

La Vierge pure aux deux pieds nus sur le croissant,

Ou l’Épouse, terrible à l’égal d’une armée,

Montant au ciel parmi les palmes et l’encens.

 

D’autres ont vu la Mère au profil de camée

Qui se penchait sur le berceau d’un Dieu naissant...

– Mais aujourd’hui, nous vous cherchons, triste et pâmée,

Au chemin que Jésus consacra de son sang.

 

Nous vous trouvons enfin, Madone des Sept Glaives !

Nous nous agenouillons, tout meurtris de nos rêves ;

Nous vous disons nos repentirs et nos langueurs ;

 

Et mieux qu’à Bethléem, et mieux qu’à Béthanie,

Ô vous qui sanglotez d’une angoisse infinie,

D’un doigt plus maternel vous panserez nos cœurs.

 

 

 

Armand PRAVIEL,

Le Cantique des saisons.

 

Recueilli dans Rosa mystica :

Les poètes de la Vierge,

du XVe au XXe siècle, s. d.

 

 

 

 

 

 

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