Le cortège de l’Agneau

 

 

Vous dont le cœur à nul autre cœur ne s’attache,

Ô Vierges, vous suivrez partout l’Agneau sans tache,

Partout, dans ses chemins les plus mystérieux.

Ô vallons enchanteurs ! Ô prés délicieux !

Ô champs couverts d’épis, vous produisez pour elles

La suave moisson des douceurs éternelles !

Disciples du Sauveur, nous espérons un jour

Au sein du paradis le suivre à notre tour.

Pauvres, compatissants, doux, justes, pacifiques,

Chacun est assuré de ses dons magnifiques :

Heureux celui qui pleure, Il le consolera ;

À qui souffre pour Lui, le ciel appartiendra.

Tous contemplent le Christ, tous marchent sur ses traces

Dans les prés merveilleux des célestes espaces.

Mais quand Il entre aux champs de la Virginité,

De la foule des saints il n’est plus escorté.

Vierges, suivez ses pas, c’est votre privilège !

Environnez l’Agneau de votre blanc cortège !

Chantez l’hymne sacré qui n’est fait que pour vous !

Les autres bienheureux n’en seront pas jaloux,

Et vos chants, des élus charmant la multitude,

Seront un élément de leur béatitude.

 

 

 

René PRESLEFONT.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.