À Jeanne d’Arc
TON souvenir pieux, Jeanne, nous réconforte.
Sur ta faiblesse en vain Warwick a spéculé :
Devant l’affreux bûcher tu n’as pas reculé,
Et tu sors de la flamme et plus grande et plus forte.
Et, comme si ton sang lui fût inoculé,
La France qu’à Sedan le Teuton croyait morte
Se relève, elle aussi, plus glorieuse, et porte
Plus fièrement encore un nom immaculé.
C’est la loi : par le feu tout s’épure... Or, de même
Qu’elle veilla sur toi, cette France qui t’aime,
Et sauva de l’oubli l’œuvre de son enfant ;
De même, si jamais un insolent l’outrage,
Tu te redresseras... Et ton nom triomphant
Fera revivre en nous les héros d’un autre âge.
Henry PUYMALY.
Paru dans La Sylphide en 1897.