SUR LA MORT D’UN ENFANT
AUX ÂMES INCONSOLÉES
L’ÊTRE humain en mourant n’est plus dans le mystère ;
Il sort de cette erreur qui vous rend anxieux ;
Il contemple et croit tout ce qui brille à ses yeux :
Il reconnaît enfin l’existence des cieux
Soupçonnés sur la terre.
Le petit ange à qui vous donnâtes le jour,
L’objet de vos pensers, – toute votre espérance ;
L’enfant dont vous avez tant fêté la naissance,
N’est plus !... – Et vous versez des pleurs en abondance
Sur ce petit amour.
Ô joie ! il n’est pas mort !... Dans l’éternelle vie
Il est heureux : Aussi, vous sachant ici-bas
En proie aux maux cruels, aux fatigants combats,
Il vous dit : « Oh ! séchez vos larmes, le trépas
Au bonheur nous convie. »
Pour votre cher bébé, c’est un vaste ciel bleu.
Dans le calme étoile, dans la sublime aurore,
Devant l’immensité que tout esprit implore,
Il pense à vous, vous voit du ciel et vous adore
Sous le regard de Dieu !
Stanislas RENOUF.
Caen, 1898.
Paru dans La Sylphide en 1898.