Le Salve Regina des convertis
Reine des anges de lumière, salut !
Mère, dont la miséricorde infinie répand les eaux vives de la grâce dans l’âme des pauvres convertis, salut !
Nous étions comme des morts sans sépulcre dont la pourriture infectait les hommes de bonne volonté. Toi, Vie éternelle, Toi, ambroisie céleste, Toi, vaste espérance, voici que tu nous tiras de notre corruption.
Fils du péché originel, insurgés contre la rédemption, nous avons dû enfin crier vers Toi du fond de l’abîme où le prince de l’orgueil nous avait précipités. Et maintenant, humbles et les yeux en pleurs, nous soupirons vers Toi, Interprète des volontés divines.
Interprète aussi de nos appels à la Trinité redoutable, viens à notre secours !
Ô Rose mystique, imprègne de tes parfums ce jardin envahi par les orties : notre âme. Tourne vers nous la splendeur miséricordieuse de tes yeux. Fais que notre orgueil se brise comme un caillou sous le pic qui fait jaillir la lumière du Seigneur. Fais que ton Fils nous octroie sa couronne d’épines. Ah ! fais aussi que ce fruit de tes entrailles nous pénètre de sa divine saveur.
Ô trop clémente pour les pécheurs que nous sommes, ô infiniment secourable Vierge Marie !
Quoique nous ne le méritions aucunement, prie pour nous, Sainte Mère de Dieu. Prends dans tes mains le cœur contrit de ces enfants derniers-nés de la grâce : les pauvres convertis. Rends-les dignes de monter, au jour du jugement, à la droite du terrible Juge.
Seigneur tout-puissant, tu as voulu que ton Verbe incarné prît pour tabernacle le corps immaculé de notre Vierge bien-aimée. Ô Saint-Esprit, tu l’as empli de ta flamme. Sainte Trinité, daigne, en souvenir de ce mystère, nous garder du Mauvais.
Par l’intercession de ta Mère auguste, notre douce Étoile du matin, dissipe en nous les ténèbres du mal. Délivre-nous de la mort éternelle que nous avions encourue par notre très grande faute.
Et qu’après l’épreuve de ce Purgatoire où nous entrerons en chantant tes louanges, ô Père, ô Fils, ô Saint-Esprit, nous soyons admis à contempler, pour l’éternité, ta face adorable.
Que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous entende !...
Adolphe RETTÉ, Du Diable à Dieu.
Recueilli dans Bouquet à l’Immaculée,
Éditions Saint-Jean, 2004.