Sérénité d’astres
Les astres, feux divins, au fond des deux luisants,
Versent jusqu’à nos cils des lueurs épandues
Si douces qu’on dirait de blanches mains tendues
Pour caresser nos cœurs de baumes apaisants.
Triomphes où se ruent les foules éperdues,
Vélums tendus sur tant de héros malfaisants,
Chocs des partis, fureurs des flots sur les brisants,
Sont si vils au regard des calmes étendues !
Et je songe que Dieu, qui, pour le grand décor
Voulant au dais du ciel clouer les astres d’or
De leurs flèches de flamme, en épingla les voiles,
Admet seuls, sous les plis de ces voiles sacrés,
Ceux qu’aux nuits de ce monde impie a pénétrés
Votre sérénité resplendissante, Étoiles !
Eugène RÉVEILLAUD.
Paru dans L’Année des poètes en 1890.