Au nom de Cléophas
Jésus qui m’as brûlé le cœur
Au carrefour des Écritures,
Ne permets pas que leur blessure
En moi se ferme :
Tourne mes sens à l’intérieur,
Force mes pas à l’aventure,
Pour que le feu de ton bonheur
À d’autres prenne !
La Table où tu voulus t’asseoir,
Pour la fraction qui te révèle,
Je la revois : elle étincelle
De toi, seul Maître !
Fais que je sorte dans le soir
Où trop des miens sont sans nouvelle,
Et par ton nom dans mon regard,
Fais-toi connaître !
Leurs yeux ne t’ont jamais trouvé,
Tu n’entres plus dans leur auberge,
Et chacun dit : Où donc irai-je
Si Dieu me manque ?
Mais ton printemps s’est réveillé
Dans mes sarments à bout de sève,
Pour que je sois cet étranger
Brûlant de Pâques !
Didier RIMAUD,
Les arbres dans la mer, 1975.