Noël
Mes petits, en pyjamas roses,
Courent pieds nus vers les cadeaux...
Oh ! leurs regards, devant ces choses,
Qui pour Noël étaient fardeaux !
Comment, du Ciel, pouvaient descendre
Tous ces présents si merveilleux !
Mais inutile de comprendre...
Leur visage est là, radieux !
Un plancher tout plein de ficelles...
De fins papiers volant partout...
Et puis cette joie éternelle
De chers enfants, comblés et fous.
Merci, mon Dieu, pour ce spectacle
Qui fait oublier tant de maux !
L’enfance doit croire au miracle.
Un enfant heureux, que c’est beau !
Jadis, ou coin des cheminées,
Les souliers étaient peu garnis.
La moindre boîte enrubannée
Provoquait un trouble infini.
Petit sabot en sucre blanc
Où dormait un Jésus tout rose,
On ne te brisait qu’en tremblant...
Tu n’étais que si peu de chose !
Oh ! Dieu, si humble dans l’étable,
Que chaque enfant ait son trésor !
Bonheur, tu rends invulnérable
Un petit cœur si pur encor !
Marie-Thérèse ROBERT-MOLINIÉ.
Recueilli dans Art et poésie, hiver 1963.