La rose de Noël
La terre sombre et nue
A perdu ses couleurs,
La froidure est venue,
Portant la mort aux fleurs.
À peine quelques mousses
Verdissent dans les champs
Et, sous les feuilles rousses,
Vont soupirer les vents.
Une fleur solitaire
A pourtant, dans la nuit,
Entr’ouvert sur la terre
Sa corolle, sans bruit.
Sainte fleur d’espérance,
Ô rose de Noël,
Pour notre délivrance
Ne viens-tu pas du ciel ?
N’es-tu pas la promesse
Faite en Éden un jour ?
Le gage de tendresse
De l’éternel amour ?
Tu t’ouvres blanche et pure
Pour nous parler de paix,
Pour racheter l’injure
Et couvrir les forfaits.
Ô rose de la grâce,
Doux pardon du Sauveur,
Auprès de toi s’efface
Et pâlit toute fleur !
Laure ROEHRICH, Noëls d’Alsace,
recueil de poésies, chants et saynètes,
1922.