Un ange de Melozzo
Mon bel ange gardien porte un bouclier lourd.
Il le met devant moi si le danger me presse
mais son bras nu très beau s’abaisse quand l’amour
d’un pas alerte et fort approche ma détresse.
Mon gardien, mon gardien, élève son bel arc
et le tient devant tout à travers la lumière
Et le voilà bientôt qui vise au fond du parc
comme un but sans défaut le vieux cadran solaire.
C’est la même lumière et voyez il transperce
ce rayon d’ambre clair, cette ombre ces atours.
Quel doux amusement mon ange tu t’exerces
à toucher à la fois le soleil et l’amour !
Prosper ROIDOT,
Brins de jonc,
Éditions du CELF,
1961.