Mère du Dieu vivant
Ô Vierge ! qui du ciel assures la conquête,
Sacré gage des dons que sur terre il répand,
Tes pieds victorieux écraseront la tête
De l’horrible serpent.
Les Saints après ta mort t’ouvriront leurs demeures,
Nouvel astre du jour pour le ciel se levant.
Que dis-je, après ta mort ? Se peut-il que tu meures ?
Mère du Dieu vivant ?
Non, tu ne mourras point. Les légions sublimes
Vivante t’admettront dans ton auguste rang,
Et telle qu’au grand jour où, pour laver nos crimes,
Ton Fils versa son sang.
Dans ce séjour de gloire où les divines flammes
Font d’illustres élus de tous ses citoyens,
Daigne prier ce Fils qu’il délivre nos âmes
Des terrestres liens !
Jean-Baptiste ROUSSEAU,
Épode tirée principalement
des livres de Salomon.
Recueilli dans Rosa mystica :
Les poètes de la Vierge,
du XVe au XXe siècle, s. d.