Quand les empires passent

 

 

Nul signe n’apparaît quand les empires passent,

Les étoiles, les fleurs, occupent tous Ses soins ;

Les constellations se tapissent dans l’herbe ;

Des miracles dorés fleurissent dans les airs.

 

La vie en un instant se verra déchirer

Quand, aveugle et sauvage, étincelle la mort.

Mais le Rêveur Céleste est concentré

Sur Ses enfants jusqu’au moment suprême.

 

Son souffle fait brûler le cerveau et le cœur.

La vie est devenue magique. Mais tant qu’

Esprit et corps demeurent séparés

Œuvre la Volonté de l’Éternel.

 

Dans l’orchidée sauvage que tes pieds

En retombant à nouveau vont détruire,

Minutieuse et passionnée et douce,

Le Maître Tout-Puissant a mis Sa Joie.

 

Qu’importe les joyaux broyés qui s’étiolent !

L’Artiste n’interrompt pour autant son labeur,

Et des ruines il sera fait

Un plus adorable chef-d’œuvre.

 

 

 

George RUSSELL, Le Flambeau de la Vision.

 

Traduction de Léon-Gabriel Gros.

 

Publié dans les Documents spirituels, tome II.

 

 

 

 

 

 

 

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