L’Évangile de l’amour
Navires, dirigez vos grands cigares
À l’avant des vagues sonores
Afin qu’on puisse dire en passant devant nous :
Tous les oiseaux dorment encore.
Le cœur brûlant au cœur des neiges éternelles,
Enfance, tu conspirais avec du pain blanc ;
Autour de toi paissaient les longues hirondelles
Insoucieuses de ton sang.
Lis l’Évangile dans la neige,
Ô ma bien-aimée,
Et ne crains jamais le vertige
Entre ces bras trop bien fermés.
Paul SABON, avril 1927.
Paru dans le Roseau d’or en 1928.