Quelque chose s’entend...
Quelque chose s’entend d’incroyablement beau
Quelque chose qui chante au fond bleu de mon âme
Ce serait la chanson où Lazare se pâme
À regarder la vie au bord de son tombeau
La lumière m’aveugle et j’ai baissé les yeux
Et je les ai tournés vers hier qui me pèse
Et dont la pierre enfin qui fermait l’ouverture
A roulé. Si vraiment que la lumière est là
Qui m’aveugle et qu’aussi je ne comprendrai pas
Avant que j’en aie vu les purs rayonnements.
Hier : deuil et chagrin, le jour gris et la nuit
Sans étoiles, sans lune... et tu t’évanouis
Hier ! C’est comme un rêve en allé au lointain
Et tu n’auras été, passé noir, qu’un tremplin
D’où bondisse, rayon divin glissé des cieux,
Le bonheur de demain !
Hector de SAINT-DENYS GARNEAU, Œuvres,
édition critique établie par Jacques Brault et Benoît Lacroix,
Presses de l’Université de Montréal, 1971.