Dans le parc...
Dans le parc au soleil je me suis promené
Et je me suis assis à l’ombre des grands ormes
Qui projettent leur ombre en parasol énorme
Par un jour de printemps où vibre la gaieté
Là-bas, sur le gazon j’ai regardé courir
Des enfants qui joyeux dans leur jeunesse folle
Mêlaient aux chants d’oiseaux de vives barcarolles
Sans penser aux chagrins qu’amène l’avenir
Je les ai contemplés dans leur naïveté
Se jouant vivement entre les roses blanches
Courant sur le gazon, fuyant entre les branches
Fillettes aux yeux bleus aux longs cheveux dorés
Et j’ai pensé comme est belle leur gaieté
En regardant les fleurs, en regardant l’azur
J’ai pensé que leur cœur devait être aussi pur
J’ai pensé au bonheur de leur naïveté
Je me suis relevé et promenant mes pas
Sans but, sous les ormeaux près du ruisseau qui chante
En écoutant pleurer la brise qui enchante
Les doux oiseaux qui fuient dans les cieux, loin là-bas.
Hector de SAINT-DENYS GARNEAU, Œuvres,
édition critique établie par Jacques Brault et Benoît Lacroix,
Presses de l’Université de Montréal, 1971.