Les yeux et les cœurs
J’ai vu des yeux, j’ai vu des yeux,
Des yeux divins, des yeux de femmes,
Des yeux noirs aux langueurs de flammes,
Des yeux bleus reflétant les cieux.
J’ai vu des yeux, j’ai vu des yeux,
Des yeux d’une pureté d’ange,
Des yeux aux tendresses étranges,
Des yeux naïfs, délicieux.
J’ai vu des yeux, de si beaux yeux
Mais où sont les âmes, les âmes
Si tendres que ces yeux de flamme ;
Où sont les cœurs si pleins des cieux ?
Hector de SAINT-DENYS GARNEAU, Œuvres,
édition critique établie par Jacques Brault et Benoît Lacroix,
Presses de l’Université de Montréal, 1971.