Sursum corda !

 

 

Seigneur, nos pauvres cœurs meurtris,

Pleins de fiel amer et de haine,

Nos pauvres cœurs secs et flétris

Sont enfoncés en la géhenne.

 

Haut les cœurs ! – Nous n’entendons pas

Les appels que clame le prêtre ;

Nous murmurerons au trépas

Bien des « Hélas ! », bien des « Peut-être ! »

 

Nos « aujourd’hui » sont enchaînés

Par la douleur et l’ignorance,

Et nos « demain » abandonnés

À l’humaine désespérance.

 

Venez effacer les rancœurs

Qui talonnent notre détresse !

Seigneur ! venez chercher nos cœurs

En leur abîme de bassesse !

 

 

 

Pétrus SAMBARDIER.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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