Hymne à l’infini
Entre la terre et le ciel, debout sur un roc, dans l’océan des airs, dans la région des tempêtes, au-dessus des nuées amoncelées l’une sur l’autre, des orages naissants, mon regard plane dans l’espace, et je pense à toi, ô Éternel !
Répands ta splendeur terrible sur les limites du monde, ô nature ! Fille merveilleuse de l’Infini, sois pour moi le miroir de Jéhovah ! Annonce, ô tempête ! par ta voix retentissante, le nom de Dieu au vermisseau intelligent,
Écoutez ! l’orage mugit ; le roc tremble. La foudre proclame le nom de Jéhovah ! l’éclair le trace dans ses sillons. « Créatures, dit Dieu, me reconnaissez-vous ? – Grâce, grâce ! Seigneur, nous te reconnaissons. »
SCHILLER, Contes et ballades rassemblés par Charles Simond
dans Les plus grands écrivains de toutes les littératures, s. d.