Jeanne d’Arc

 

 

 

Pour souiller la noble image de l’humanité, la raillerie t’a jetée dans la poussière ; l’esprit moqueur est en lutte éternelle avec le beau ; il ne croit ni aux anges ni à Dieu. Il veut ravir au cœur ses trésors pour combattre les préjugés et blesser la foi. Mais la poésie, issue comme toi d’une race candide, pieuse bergère et simple comme toi, te tend sa main divine et s’élance avec toi vers les astres éternels. Elle a ceint ton front d’une auréole ; le cœur t’a créée, tu vivras immortelle. Le monde trouve son bonheur à noircir tout ce qui est lumineux et à traîner dans la poussière tout ce qui est grand, mais ne redoute rien ; il y encore des âmes nobles qui s’enthousiasment pour ce qui est grand et beau. Que Minus égaye la place publique, un esprit noble se plaît à contempler des figures plus nobles.

 

 

SCHILLER, Contes et ballades rassemblés par Charles Simond

dans Les plus grands écrivains de toutes les littératures, s. d.

 

 

 

 

 

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