Le rêve
Toi dont l’aile m’emporte au séjour enchanteur
Où la souffrance n’est qu’une folle chimère,
Toi qui sèches mes pleurs sous tes baisers de mère,
Je t’aime et te bénis, Rêve consolateur !
Par Dieu tu fus créé pour épancher dans l’âme,
Tous les secrets espoirs, toutes les voluptés,
Pour mettre sur les fronts les divines clartés
D’un horizon limpide et d’une exquise flamme.
L’enfant que la misère et les deuils ont vaincu,
L’enfant dont l’âme est morte avant d’avoir vécu,
Trouve l’oubli des maux dans tes douces étreintes...
Tu le prends dans tes bras, le berces tendrement,
Et l’emportes, grisé, vers ce bleu firmament
Où se calment bientôt ses peines et ses craintes.
Jean SILEX.
Paru dans La Sylphide en 1897.