Le cri perdu

 

 

La voix que j’ai jetée au vent de la nuit lourde,

Sur le sentier blessant et sous le ciel couvert,

A rebondi longtemps au creux de l’ombre sourde,

Et me voici plus seul en mon palais ouvert.

 

Le chant de ma souffrance et de ma solitude,

Comme un rets de tendresse en vain je l’ai tendu :

Les oiseaux ont monté vers l’obscure altitude,

Et tout, jusqu’à l’honneur du silence, est perdu.

 

S’il est fou d’espérer que l’homme entende l’homme,

S’il est vain de se plaindre et honteux de crier,

Sur la plus haute voie où l’amour se consomme,

Mon Dieu, découvrez-moi la douceur de prier !

 

 

 

Pierre-Henri SIMON, Les regrets et les jours,

Éditions du Seuil.

 

 

 

 

 

 

 

 

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