Ne vois-tu donc pas...
Ne vois-tu donc pas, tendre amie,
Que tout ce qui s’offre au regard
N’est que le reflet, n’est que l’ombre
D’un monde inconnu de nos yeux ?
N’entends-tu donc pas, tendre amie,
Que ces terrestres craquements
Ne sont plus qu’échos altérés
D’une solennelle harmonie ?
Ne sens-tu donc pas, tendre amie,
Qu’il n’est rien d’autre en l’Univers
Que ce que le cœur dit au cœur
Dans le silence d’un salut ?
Vladimir Serguéiévitch SOLOVIEV.
Recueilli dans Anthologie de la poésie russe,
choix, traduction et commentaires de Jacques David,
Stock, 1947.