Noël

 

 

Les mages sont venus apporter leur offrande

Au beau petit Jésus, – de l’or et de l’encens.

Les bergers sont venus, mais si leur joie est grande,

Ils ne peuvent offrir de bien riches présents.

 

Qu’importe ? c’est au cœur que le bon Dieu regarde :

Or, devant ce berceau, le plus humble de tous,

Un pauvre chevrier s’avance et se hasarde

À jouer, pour l’enfant, de sa flûte un air doux ;

 

Et l’enfant lui sourit. – Mais la flûte s’est tue,

Et voilà qu’un chant clair s’élève tout à coup.

Cette fois, n’est-ce pas la chansonnette émue

D’un virtuose ailé venu l’on ne sait d’où ?

 

Humble petit chanteur, dont la voix cadencée

À l’hymne du berger voudrait s’associer,

Ce n’est pas la chaleur – car la crèche est glacée –

Qui t’excite et te fait chanter à plein gosier.

 

Les anges radieux disent : « Paix sur la terre !

– Hosannah ! hosannah ! » gazouille l’oiselet.

Et tout comme il l’a fait pour le pâtre naguère,

L’enfant sourit au doux refrain du roitelet.

 

 

                             Saint-Geniès, décembre 1876.

 

 

Mathilde SOUBEYRAN,

Oiseaux et fleurs, 1878.

 

 

 

 

 

 

 

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