Sur la montagne

 

 

Des sommets les plus purs, je touche enfin la crête.

Mais plus loin n’est-il pas un horizon plus beau ?

L’oiseau monte si haut au-dessus de ma tête

Et je voudrais monter bien plus haut que l’oiseau !

 

Si haut que l’oiseau plane en l’azur, sa conquête,

Il ne perd pas des yeux son nid dans ce rameau ;

Si bas que l’homme rampe au sillon qui l’arrête,

Ses yeux plongent toujours dans un azur nouveau !

 

Combien de cieux franchir encor, quelle étendue

Pour atteindre à l’objet qui tente et fuit ma vue !

Comme l’oiseau, poète, abaisse ton regard !

 

Ce qu’au loin ton vol cherche est dans ce brin de mousse :

Dieu, dont le double aimant t’attire et te repousse,

S’il n’était que là-haut ne serait nulle part !

 

 

 

Joséphin SOULARY.

 

Paru dans Le Noël en 1916.

 

 

 

 

 

 

 

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