Nocturne
Ne tardez plus, Seigneur,
Il n’est pas bon que vous tardiez davantage.
Le souffle ardent du désert brûle la terre assoiffée
Et des nuages s’amassent à l’horizon.
Dites qu’on rentre la récolte
Et ne laissez pas les brebis dispersées dans la plaine.
Cueillez le fruit avant que la branche se brise
Car il ne serait plus digne de votre regard,
S’il était meurtri dans la tourmente.
Rappelez le serviteur quoique son heure
Ne soit point venue
Mais la nuit descende vite les jours d’orage.
Sa maison est lointaine
Et la foudre tombe sur les chemins ;
Les éclairs ont déchiré les cieux,
Et l’âme du pécheur attend et tremble.
Seigneur, ne tardez plus,
Il n’est pas bon que vous tardiez davantage.
SOZIA.
Paru dans La Bonne Parole en 1935.