Laisse bondir aux vents...

 

 

Laisse bondir aux vents du soir et du matin

              Ta course vagabonde !

Parmi tant de destins, poète, ton destin

              Est le plus beau du monde.

 

N’as-tu pas, pour connaître et pour dominer tout,

              Ce charme qui t’enivre,

Et qui, parfois, te mène et te dresse, debout,

              Sur les sommets de vivre ?

 

Tour à tour n’as-tu pas le plaisir surhumain,

              La douceur indicible ?

Et ne peux-tu, souvent, tenir entre tes mains

              L’azur inaccessible ?

 

Où tu vas, d’où tu viens ? Qu’importe ! La splendeur

              T’accueille et t’environne ;

Et tu passes, doué de mystère et porteur

              De Dieu parmi les hommes.

 

 

 

Henry SPIESS, Le Visage ambigu.